Sablier (Action, photographies numériques, Lisses, 2009)

A proximité d’un chantier de construction, de démolition, ou de fouilles, un tas de matériaux variés (sable, terre, briques) est déplacé douze fois sur un cercle, jusqu’à sa disparition. L’érosion de cette forme est précipitée par l’intervention humaine. Cette activité est régie par un étrange rituel qui consiste à prendre la mesure d’un temps archaïque, corps et tas devenant ses instruments de mesure. La répétition de ce geste, écho de celui du travail de l’artisan, se réfère à la mesure du temps traditionnel dont les tâches journalières étaient organisées suivant le soleil et le cadran solaire. Cette rotation panoramique, prétexte à l’observation d’un environnement, mime l’échelle d’une autre révolution, celle de la terre autour du soleil. Au lieu de voir les images défiler sous ses yeux, celui qui regarde, active, réanime le mouvement de la machine à explorer le temps.